La reproduction
chez la chienne

La Clinique Vétérinaire de La Cigogne vous fournit quelques conseils d’adoption, de gestes à connaitre et de mesures à prendre.

Ce qu'il faut savoir

La reproduction chez la chienne

chaleurs

▪ Elles correspondent à la période d’ovulation pendant laquelle la saillie, donc la reproduction, est possible.

▪ Elles ont lieu tous les 6 mois en moyenne. Leur fréquence peut varier à la hausse ou la baisse selon les races et les individus. En revanche, il importe qu’elles soient régulières sur l’année, traduisant une régularité dans le cycle sexuel.

▪ Elles durent en moyenne 3 semaines, là encore des variations individuelles sont possibles.

▪ Les premières chaleurs apparaissent entre 6 et 15 mois selon les races. Leur apparition est plus tardive chez les races de grande taille.

▪ Vous remarquerez que votre chienne est en chaleurs par des changements physiques et physiologiques : gonflement de la vulve, léchage intensif, pertes de sang. Mais on peut également observer des changements de comportement : chienne plus caline voire un brin collante ou au contraire plus agressive.

▪ Certaines chiennes peuvent avoir des chaleurs dites « invisibles » sans perte de sang.

▪ Il n’y pas de ménopause chez la chienne. Néanmoins, la fertilité peut considérablement diminuer avec l’âge, et le cycle devenir plus irrégulier.

▪ Une chienne peut être vaccinée durant ses chaleurs.

Saillie

▪  Il est préférable d’attendre les 2e ou 3e chaleurs pour faire reproduire la chienne afin qu’elle ait atteint sa maturité sexuelle. L’âge idéal de mise à la reproduction se situe entre 2 et 5 ans. Au-delà, il y a des risques de complications.

▪ La chienne accepte le mâle en général à partir de la 2ème semaine de chaleurs.

▪ La période propice se situe entre le 11ème et 13ème jour de chaleurs.

Le vétérinaire peut effectuer un frottis vaginal ou des dosages sanguins hormonaux afin de déterminer plus précisément le moment de l’ovulation.

▪ Il est préférable que la saillie ait lieu chez le mâle afin qu’il soit en pleine possession de ses moyens et sur son territoire. Plusieurs saillies augmentent les chances de fécondation et gestation. Il  est normal que le mâle et la femelle restent « collés » 15-20 minutes ; il ne faut surtout pas chercher à les séparer !

▪ En cas d’échec de la saille (refus du mâle, chien inexpérimenté) ou selon le choix de l’éleveur, on peut avoir recours à l’insémination artificielle, réalisée par un vétérinaire.

▪ On recommande de vermifuger la chienne avant la saillie.

Gestation

▪ Elle dure entre 56 et 68 jours soit 2 mois environ.

▪ On peut observer sur la chienne un épaississement des mamelles, le dos qui se creuse, une prise de poids et un changement de morphologie.

▪ Pour confirmer la gestation, le vétérinaire réalise une échographie à partir de la 3e semaine (>21 jours) de gestation.

▪ Environ 1 semaine avant la mise-bas, le vétérinaire réalise une radiographie pour déterminer le nombre de chiots à naître.

▪ Il est important pour la future maman de maintenir un régime alimentaire riche et équilibré durant toute sa gestation pour couvrir ses besoins énergétiques et garantir le bon développement des fœtus. On conseille des croquettes pour chiots dès la 5e semaine de gestation jusqu’à la fin de l’allaitement.

On ne vaccine pas une chienne gestante.

▪ On recommande de vermifuger la chienne 1 semaine avant la mise-bas, avec un vermifuge adapté.

Mise-bas

▪ Quelques jours avant la mise-bas, on observe un changement de comportement chez la chienne :  baisse d’appétit, gonflement des mamelles, début de lactation éventuelle, agitation avec halètement, recherche d’un endroit calme. Certaines chiennes peuvent au contraire rechercher la compagnie de leur maître pour les rassurer surtout s’il s’agit de leur toute première portée.

▪ Il est possible d’observer 24 heures avant le début du travail, la présence d’une glaire incolore sur la vulve correspondant à la perte du bouchon muqueux.

▪ Dès le 58e j, il est important de suivre la température rectale matin et soir. Dès qu’elle baisse de plus de 1°C (normalement à 38,5°C), elle annonce la mise bas imminente dans les 24 heures.

▪ Il est indispensable de laisser la chienne au calme dans son environnement habituel.

▪ Quand les contractions commencent, la chienne se lèche avec insistance la vulve, c’est un comportement tout à fait normal et naturel.

▪ L’expulsion du premier chiot est généralement plus longue et intervient après dilatation complète du col de l’utérus. Ensuite, l’expulsion des autres chiots se fait en moyenne toutes les 10 à 60 minutes, en alternance avec celle des placentas. Si le délai dépasse les 2 heures, il faut l’amener d’URGENCE chez le vétérinaire car il peut y avoir un souci (dystocie, souffrance voire mort fœtale).

▪ Généralement , la chienne se débrouille seule pour dégager ses petits du sac amniotique et couper le cordon ombilical, mais il est préférable de la surveiller voire de l’aider si nécessaire, en perçant la poche et en dégageant les voies respiratoires du bébé.

▪ La chienne mange les placentas qui renferment des hormones favorisant la lactation ; c’est un comportement normal et naturel.

▪ Des mises-bas difficiles ou anormales sont fréquentes chez certaines races (Bouledogue, Chihuahua, …) ; il faut alors redoubler de vigilance car le recours à la césarienne est d’autant plus fréquent si pas systématique.

▪ La jeune maman peut présenter des écoulements clairs jusqu’à 2 semaines après la mise-bas. Néanmoins, si les pertes sont colorées ou nauséabondes et qu’elles sont associées à une baisse de forme de l’animal, il faut CONSULTER rapidement.

▪ Si durant la lactation, la jeune maman paraît anxieuse, gémit, respire très vite et présente une raideur des membres voire des tremblements, il faut CONSULTER au plus vite car il peut s’agir d’une éclampsie. En effet, la fabrication de lait nécessite de la part de l’organisme beaucoup de calcium. Si son apport (par une alimentation adaptée) n’est pas suffisant, la chienne tombe en hypocalcémie sévère. Pour prévenir cette affection , on peut la supplémenter dès les dernières semaines de gestation avec des compléments alimentaires appropriés.

▪ La chienne doit être vermifugée à nouveau 15 jours environ après la mise-bas, avec un vermifuge compatible avec l’allaitement.

Allaitement

▪ La prise du premier lait ou colostrum est primordiale car il renferme les anticorps maternels nécessaires à la protection des chiots dont le système immunitaire est déficient jusqu’à l’âge de 12 semaines en moyenne.

▪ Normalement la chienne allaite seule ses chiots jusqu’au sevrage c’est-à-dire durant 4 semaines. Certaines chiennes inexpérimentées ou de races à risques peuvent nécessiter une attention particulière voire une assistance pour les premières tétées ; mais très vite heureusement, les chiots deviennent compétents et autonomes.

▪ Une pesée quotidienne des chiots est nécessaire surtout les 2 premières semaines car il doivent prendre du poids tous les jours. Si un chiot maigrit ou ne grossit plus, il faut CONSULTER.

▪ Il se peut cependant que pour diverses raisons (décès de la mère, production de lait insuffisante…), il soit nécessaire de nourrir les bébés au biberon avec du lait maternisé spécial chiot.

▪ Si la chienne présente une mamelle enflée, rouge, chaude ou douloureuse ou qu’elle mange moins, il faut CONSULTER.

Sevrage

▪ Il correspond à un arrêt progressif de l’alimentation lactée au profit d’une alimentation solide. Cette transition est une étape importante car au-delà de l’aspect purement nutritif, il existe une dimension comportementale : le sevrage constitue en quelque sorte la fin des relations mère-chiot.

▪ Il commence vers la 4ème semaine en moyenne lorsque la production de lait de la mère ne peut plus satisfaire les besoins grandissants des chiots ou que la chienne est plus réticente à se laisser téter en raison notamment de la douleur générée par les dents de lait pointues de ses petits.

▪ Il s’étale sur plusieurs semaines. Un chiot est complètement sevré vers l’âge de 8 semaines.

▪ Naturellement, les chiots vont téter de moins en moins et s’intéresser à une alimentation solide qu’il faudra mettre à leur disposition. Il est astucieux au début d’humidifier les croquettes avec un peu d’eau tiède afin de les ramollir et faciliter ainsi la préhension par les petits. Il est aussi préférable de placer la nourriture dans une gamelle aux rebords assez bas pour y accéder plus facilement.

▪ Dans le cas de l’allaitement assisté, les croquettes peuvent être humidifiées avec le lait maternisé.

▪ Les chiots commencent aussi à explorer leur environnement et à mimer les faits et gestes de leur mère qui constitue une présence rassurante. Elle participe ainsi à leur familiarisation, l’acquisition des auto-contrôles et de la communication propre au langage canin.

▪ L’indépendance se crée de manière naturelle à travers la découverte de l’environnement, les jeux, etc… Le maître prend peu à peu le relais sur l’éducation, la propreté et la socialisation des chiots.

A noter : c’est la raison pour laquelle il est interdit d’adopter un chiot avant l’âge de 2 mois.

▪ Le chiot peut recevoir son premier vaccin et être identifié dès 8 semaines.

A noter : l’identification des chiens est obligatoire.

Contraception

Médicale :

▪ Elle doit rester TEMPORAIRE et réversible.

▪ Le vétérinaire peut réaliser sous certaines conditions des injections à base d’hormones empêchant l’ovulation et la survenue des chaleurs. Cette méthode demeure très peu utilisée car comme tout traitement hormonal à base de progestérone, ce n’est pas sans risques à long terme : infection de l’utérus, kystes puis tumeurs mammaires.  

▪ La contraception médicale doit être temporaire, si elle est envisagée sur une longue période, mieux vaut opter pour la stérilisation chirurgicale.

▪ La pilule contraceptive n’existe plus chez la chienne.

Chirurgicale :

Arrêt définitif mais aussi irréversible de toutes manifestations de chaleurs donc de gestation.

▪ La chirurgie consiste en l’ablation des ovaires et/ou de l’utérus. C’est une intervention de convenance donc sans risques majeurs (sauf ceux inhérents à l’anesthésie).

▪ Il est important de passer à une alimentation pour chienne stérilisée afin d’éviter l’embonpoint.

Avortement

Médical :

▪ Peut être utilisé en cas de saillie non désirée, de croisement des races…

▪ Il s’agit de 2 injections à 24h d’intervalles réalisées par un vétérinaire.

▪ Il est possible jusqu’au 45e j de gestation. Néanmoins, plus tôt il sera envisagé moins il sera traumatisant pour la chienne (passera plus inaperçu).

▪ Il est souvent réalisé « à l’aveugle » c’est à dire sans avoir la certitude qu’il y a bien eu fécondation. Il est possible d’attendre 4 semaines pour pouvoir vérifier la fécondation par échographie et réaliser l’avortement avec certitude par la suite.

Chirurgical : 

▪La chirurgie consiste en l’ablation des ovaires et de l’utérus mettant ainsi un terme au développement des embryons et aux futures chaleurs de la chienne.

Nous nous tenons à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.